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La blockchain appliquée à la traçabilité : un jeu à trois rôles.

Updated: Dec 20, 2023

Un article de Richard Catteloin, ancien Operations, Support & Innovation Information Systems Director chez Danone, pour le blog Tilkal.



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La blockchain semble trouver un cas d’usage naturel dans le domaine de la traçabilité. Après avoir rencontré de nombreux acteurs de cette « nouvelle technologie », après le traditionnel benchmark, après avoir réalisé nos premiers « Proofs Of Concept », et fort enfin d’un pilote réussi avec Tilkal, il parait possible de résumer la blockchain au travers de trois rôles distincts et indissociables.


1/ Le « Technology Provider »


C’est celui qui va fournir la technologie blockchain avec ses spécificités : une base de données partagée dans un mode collaboratif, avec des données encryptées, mises à jour en temps réel, le tout sécurisé et auditable. Cette blockchain peut être publique ou privée, voire faire partie d’un consortium. Aujourd’hui beaucoup de propositions existent sur le marché soit par des éditeurs de logiciels traditionnels soit par de nombreuses start-up spécialisées. D’expérience la blockchain seule n’est pas une solution, et c’est la capacité d’analyse et d’intelligence du fournisseur qui fait la valeur pour nous industriels.


2/ Le « Data Provider »


Une Blockchain sans données n’a pas de sens ! Il faut donc que différents acteurs, le plus grand nombre possible au demeurant, alimentent cette base de données en lui injectant des données à une fréquence très régulière. Dans le cadre de la traçabilité ces « Data Providers » peuvent être des fournisseurs de matières premières, des producteurs, des partenaires logistiques, des distributeurs. Les données injectées seront de natures diverses : des dates, des quantités, des codes produits, des numéros de lots, des certificats d’analyse, des températures relevées, …. Bien entendu la qualité de ces données est essentielle. La grande question pour ces « Data Providers » est de vérifier la disponibilité de ces données , ou de s’y préparer…de la façon la plus automatisée possible.


3/ Le « Story Teller »


Le « Story Teller » va consolider toutes les données disponibles dans la blockchain auxquelles il a accès et va les réconcilier pour raconter une histoire. Cette histoire peut être à destination du consommateur final dans un souci de transparence, soit être à destination interne dans une optique d’optimisation de la supply-chain (advanced analytics). Ces deux orientations sont d’ailleurs complémentaires et non concurrentes. C’est donc le « Story Teller » qui est quelque part le leader de la blockchain car c’est lui qui va inviter les « Data Providers » à se joindre à la communauté de la blockchain et leur préciser quelles données il souhaite collecter pour raconter son histoire.

Nous voyons déjà un grand nombre de Distributeurs endosser ce rôle et solliciter les acteurs amonts (fournisseurs, producteurs). Il est probable que ces requêtes vont se multiplier.


In fine quel rôle choisir ?


Il n’est pas évident que prendre le rôle de Technology Provider soit à forte valeur ajoutée pour une FMCG. D’une part la blockchain est une technologie parmi d’autres et nous nous dirigeons de plus en plus vers un monde de service (Cloud, Saas, …) donc internaliser celle-ci plutôt qu’une autre n’aurait pas vraiment de sens. D’autre part la finalité d’une blockchain est de faire collaborer un grand nombre d’acteurs ce qui n’est pas compatible avec les systèmes propriétaires.

Demeurer simple « Data Provider » n’apporte pas non plus une très forte valeur ajoutée si ce n’est que cela permet une collaboration avancée.

A l’évidence le beau rôle est celui de « Story Teller ». Non seulement il peut raconter une histoire tant à l’externe qu’en interne, mais aussi dans le cadre de la traçabilité / transparence, c’est lui qui préempte la communication au consommateur.


In fine la finalité est sans doute que chaque acteur d’une chaine de valeur soit à la fois Data Provider ET Story Teller. Un tel double rôle permet une approche « gagnant — gagnant » et est la condition d’une collaboration « durable ». Également cette dualité de rôles neutralise l’exclusivité de la relation avec le consommateur. C’est une vision idéale mais qu’il faut confronter à la capacité des différents acteurs à se mobiliser dans les mêmes horizons …

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