En 2018, la DGCCRF a contrôlé près de 2000 établissements liés à la viande en France (GMS, boucheries, abattoirs, ateliers, etc). Les résultats ont été publiés début août : 30% d’anomalies sur la traçabilité et l’étiquetage des produits ont été constatés (1). Des résultats qui font écho à une autre enquête, relayée à l’été 2019 par le World Economic Forum, qui mettait en lumière que 20% des produits de la mer en vente aux Etats-Unis comportaient des anomalies similaires (2). Ou encore à une autre enquête de la DGCCRF sur l’huile d’olive (3).
Comment ces fraudes peuvent-elles se développer ainsi ? Elles profitent de normes de traçabilité pensées sur le modèle du commerce relativement lent et local de l’après-guerre et qui a prévalu globalement jusqu’à l’avènement d’Internet. Ces normes sont nombreuses, lourdes, mais elles reposent sur une approche locale, ponctuelle et rarement numérisée: elles sont inadaptées au commerce globalisé du XXI siècle. Dans un commerce global et rapide, il faut construire une approche 100% numérique, temps réel et bout en bout de la traçabilité.
C’est d’ailleurs le sens du programme « Smarter Food Safety » lancé cet été aux US par la FDA (4). Savoir en temps réel et en permanence d’où viennent les approvisionnements, comment ils sont transformés, où sont vendus les produits: c'est une manière concrète d’éviter les fraudes mais aussi de savoir faire des rappels produits en cas de problème sanitaire… C’est aussi et surtout le principal moyen de rassurer.
Savoir ce que l’on mange et d’où cela vient, c’est aujourd'hui l’intérêt et l'exigence des consommateurs. Mais c’est aussi l’intérêt des acteurs économiques, de tous ceux dont la réputation pâtit des fraudes répétées de quelques moutons noirs. La « transparence » n’est pas un gros mot, c’est un formidable outil de promotion, de différenciation des bons produits et de lutte contre la fraude !
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